TRAVAIL ET AVENIR DE L'INDUSTRIE AVEC LES MILITANTS D'ALSTOM
J'étais le 21 février à Ornans en Franche Comté pour y rencontrer les militants CFDT d'Alstom et visiter leur entreprise. J'ai choisi ce déplacement pour donner l'occasion à la CFDT de rappeler l'État à ses engagements quant au maintien de l'activité du site de Belfort.
C'est toujours très enrichissant de passer plusieurs heures avec des militants fiers de montrer leur entreprise, d'expliquer la réalité du travail et de la production, les difficultés comme les réussites technologiques, dans chacun de ses ateliers.
Les échanges avec eux m'ont permis de vérifier une fois encore que les élus de l'entreprise en connaissent et maîtrisent les enjeux. Que le débat au sein de la section syndicale et avec les délégués des autres entreprises du groupe porte sur la stratégie de l'entreprise à long terme pour être un contrepouvoir face à la direction et aux actionnaires. On ne dit pas assez que dans nombre d'entreprises ce sont les salariés qui ont une vision de long terme quand les dirigeants ont le nez rivé sur la seule rentabilité de court terme. Les écouter et les entendre est une des clés du maintien et du développement de nos industries.
Chacun de mes déplacements à la rencontre des salariés et des militants CFDT permet de confronter les orientations que défend la confédération CFDT et la vie concrète dans les entreprises et les administrations. De cette visite à Alstom Ornans, je retiendrai deux leçons fortes.
Réussir la transition écologique nous impose de répondre aux besoins de mobilité tout en réduisant la consommation énergétique. À l'évidence, le ferroviaire est une filière stratégique pour laquelle notre pays a des atouts qu'il ne doit pas dilapider. Cela implique à la fois de développer la recherche et l'innovation et de préserver les compétences et les savoir-faire donc une production localisée sur le territoire. Tout abandon, même conjoncturel devient un handicap qui se remonte difficilement.
Les technologies les plus avancées, comme celle du TGV, continuent à incorporer du travail que les machines et les robots ne savent pas remplacer. Je ne prendrai plus le train sans penser aux ouvrières que j'ai rencontrées qui procèdent manuellement à l'isolation du cuivre des bobines. Cela me renforce dans la conviction qu'il nous faut mettre au centre du débat public la question du travail dans toutes ses composantes sans céder aux modes qui tendent à n'en donner qu'une vision très partielle. Pour ce faire, la CFDT dispose grâce à la réussite de son enquête « Parlons travail » d'une masse d'informations considérable. Nous lui donnerons l'écho qui convient au mois de mars.